LE NET LGBTQI BAROMÈTRE ? KESAKO

Rédigé le 01/01/2023


L'édition LGBTQI+ du Net Gay Baromètre, outil d’acquisition des connaissances

Le Net Gay Baromètre a pris forme au début des années 2000 autour d’un projet interdisciplinaire (alliant l’UMR ESO du CNRS à divers départements de l’UQAM [sexologie, géographie, histoire]). Nommé « D’une géographie des homosexualités à l’inscription dans le cyberespace de la population LGBT : usages et recomposition des territoires de visibilité et de rencontres homos et bisexuels au risque du VIH.Sida » ce travail a questionné : 1) les « champs de liberté » et la construction d’un territoire (modèle théorique  sur lequel s’appuie l’approche historique et géographique des services et ressources LGBTQ+ en France et au Québec) , 2) le réseau Internet, comme lieu de production de nouveaux services et territoires (typologie, appropriation, usages et pratiques) et, 3) les rencontres en ligne comme de nouvelles formes d’interactions sociosexuelles, à l’épreuve du risque.

Un point de vue interdisciplinaire
Ce point de vue fait appel à des outils méthodologiques interdisciplinaires et a conduit au développement d’un progiciel d’enquêtes en ligne. Cet outil, hébergé sur les serveurs de l’UQAM, a supporté les 8 éditions successives (5 en France et 3 au Québec) des enquêtes en lignes « Net Gay Baromètre », dont la stratégie de recrutement (quinquennal) permet de réunir environ 20 000 répondants par édition (16 000 en France et 4000 au Québec).

Une étude enrichie au fil de ses éditions
Le questionnaire s’est enrichi au fil de ses éditions (possédant aujourd’hui 18 thématiques et 80 écrans) et, par la qualité de son échantillon, l’enquête est reconnue, en France et au Québec, comme la 1re étude sur les modes de vie et la santé des HSH. Les bases de données des diverses éditions furent intégrées dans un SIG pour représenter la distribution géographique des répondants.
L’originalité de ce travail est donc d’avoir construit un outil  d’acquisition et de transfert de données probantes sur les minorités sexuelles et de genre, permettant, au regard des participant·es, 1) d’amener une meilleure compréhension de leurs modes de vie, sexualités, comportements sexuels à risque, problématiques de santé, sentiments de discriminations vécues de manière additive ou intersectionnelle ; 2) de documenter, par contraste d’une édition à l’autre, l’évolution dans le temps des sujets abordés ; 3) de dégager des pistes d’intervention adaptées aux besoins des populations questionnées en matière de santé (physique, psychologique, sociale et sexuelle) ; 4) de transférer ces connaissances aux intervenants et organismes œuvrant dans le domaine de la prévention du VIH/SIDA , du VHC et des toxicomanies (plus particulièrement en termes de réduction des risques comportementaux et de prévention biomédicale) ; et 5) de réduire les inégalités auxquelles font face ces communautés ou sous-populations en matière d’accès aux différents services de santé (physique, psychologique, sociale et sexuelle).